La travailleuse est un meuble fonctionnel inventé dés 1750. Mais c’est à partir des années 1780 qu’il prend son véritable essor avant de devenir une élément de mobilier indispensable dans les années 1820. Les travailleuses se plient à l’imagination des ébénistes qui, en l’espace de quelques dizaines d’années, les fabriquent à des milliers d’exemplaires. Les mutations sociales nées de la première guerre mondiale ont raison des tables à ouvrage : les femmes, même dans les milieux bourgeois, travaillent de plus en plus à l’extérieur.

Le style Louis Philippe connut un vif succès tout au long du XIXe siècle grâce à sa sobriété dans l’utilisation d’essences de bois noble comme l’acajou ou le palissandre.

L’époque apparaît comme une période charnière puisque les meubles sont de plus en plus fabriqués en série avec l’apparition des machines : les marchands de meubles remplacent les fabricants d’autrefois.

Les petites tables et travailleuses Louis Philippe conservent les structures Restauration, seuls les matériaux employés, le tournage et le toupillage les différencient.

Voici quelques caractéristiques de ce style :

• Les bois sombres sont les plus recherchés : acajou flammé, noyer, palissandre, if…
• Moulurations simples souvent en doucine (comme les bords du plateau de la travailleuse).
• Pieds tournés en balustre.
• Absence de décor et de marqueterie.

Constat d’état de la travailleuse avant sa restauration.

Travailleuse dans l’état

Le meuble dans sa structure est en bon état, par contre le placage a subi de nombreux chocs qui ont provoqué, entre autre, de nombreuses lacunes qu’il faut greffer.

Le plateau et l’intérieur du compartiment de rangement sont fendus ce qui nous obligera à stabiliser les fentes du bois massif qui se situent sous le placage par

Plateau

l’ajout d’une plaque de contre-plaqué collées en applique.

Des lacunes de certaines parties des astragales de la caisse du meuble et du plateau du meuble sont à fabriquer à l’identique. Des greffes de placage de ronce d’acajou ont été effectué avec du placage choisi avec attention chez un fournisseur spécialiste des bois de rapport et du placage

Restauration du massif et du placage.

De nombreuses greffes de placage ou parfois de bouchage avec une résine ont été nécessaires pour redonner une bonne apparence au meuble.

Stabilisation du plateau

Le bois massif (sous le placage du plateau) est fendu : il fut stabilisé par le collage

d’un contre-plaqué (voir photo ci-contre, au centre) . De la même manière, le bas du compartiment de rangement plaqué en sycomore fut aplani et renforcé par un CP collé au dessous de façon à rester invisible.

De nouvelles astragales en noyer teinté furent fabriquées à l’identique pour

compléter les lacunes ( voir photo ci-dessous).

Astragale neuve en noyer

Gommage, mise en teinte et finition .

Cette étape commence tout d’abord par un dégagement de surface réalisé un produit décapant sans soude qui respecte le bois. Tout le vernis est retiré sans pour autant supprimer la patine du bois.

Le gommage permet de « gommer » comme son nom l’indique , les rayures et les enfoncements provoqués par les chocs mais sans poncer complètement le bois.

La mise en teinte est réalisée par l’application d’un lait de teinte acajou ; elle vise surtout à unifier la couleur du meuble.

Un vernis gomme laque « fine orange » fut appliqué au tampon (voir ci-dessous)sur toute la partie haute du meuble. Les pieds, quant à eux, ont reçu un vernis cellulosique réversible qui protège mieux le meuble des chocs et de l’humidité.

Vernis au tampon

La quincaillerie d’ouverture du plateau étant manquante, un quart de rond et ses 2 platines similaires aux originaux.