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Le style de mobilier Louis XIII

Le style de mobilier Louis XIII

By on Avr 18, 2015

Le style Louis XIII : La création d’un style spécifiquement français.

 

Tout commence sous le règne d’Henri IV avec une période de transition qui assimile les influences italiennes, espagnoles et flamandes.

 Le roi Henry IV fait venir des artistes flamants qu’il loge et pensionne au Louvre. De cette manière, ce dernier recommença à constituer à Paris et en France une nouvelle école d’ébénistes qui adaptèrent au goût français les beaux meubles étrangers.

Sully et le roi Henry IV avaient par ailleurs créé dés 1601, la manufacture des Gobelins qui favorisera ce renouveau.

Le passage des styles Renaissance, d’inspiration italienne, à un style français s’accomplit sans discontinuité pendant toute la durée du XVIIe siècle.

 

Évolution dans la décoration

La distribution et l’aménagement des pièces commencent à être conçus en fonction de leur destination. Par le couloir, on passe d’une pièce à l’autre. Si l’on reçoit encore dans la chambre, le salon et la salle à manger font  leurs apparitions avec leurs mobiliers appropriés.

Les murs sont recouverts de tapisserie flamande de cuir gaufré. Dans les appartements de luxe, ils sont recouverts de lambris à la mode française ou italienne.

Lambris à l’italienne : recouvre toute la hauteur du mur.

Lambris à la française : haut environ de deux mètres et sont divisés en petits panneaux peints

Ce fut en Hollande, en Italie et en Allemagne que nos ouvriers retrouvèrent les belles traditions, un instant évanouies. Sous la régence d’Anne d’Autriche, Mazarin substitua l’influence flamande par l’italienne. Les tristes cabinets sont abandonnés pour des cabinets plus colorés.

Les éléments du style LOUIS XIII

  • Le style gagne en sévérité dans ses contours et ses couleurs. Les sculptures se raréfient, beaucoup d’angles droits ou vifs.
  • Les balustres accusent leur renflement.
  • Les colonnes torses ou pieds torsadés apparaissent avec l’invention du tour spécial pour les faire (1620-1630)
  • Sur les bas reliefs, les sujets religieux se sont substitués à la mythologie.
  • Les poignées de tiroirs sont souvent pendantes (ou tombantes).

 

Table avec pieds torses et tiroirs avec une poignée tombante.

Table avec pieds torses et tiroir avec une poignée tombante.

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Pied en forme de balustre

 

 

 

 

 

 

 

 

L’ornementation

 

La nouvelle technique du placage oblige souvent le sculpteur à graver les ornements en bas relief (épaisseur 8 mm en général). Par contre, s’ils travaillent sur du massif, ils sculpteront des formes saillantes.

Ce style affectionne souvent les motifs tels que :

  • Entrelacs découpés en lanière de cuir.
  • Moulure plate en ébène guillochée.
  • Pointe de diamant : époque tardive du Louis XIII. Les pointes de diamants sont constituées de 4 cônes collés au centre du panneau (ouverture d’une entaille carrée puis collée dessus). Il existe aussi des décors en croix de Malte, en parts de gâteau qui sont souvent régionaux.
  • Les supports d’accotoirs peuvent être sculptés avec des petits personnages.
  • Abandon des frontons pour des balustrades.
  • La moulure à guillochis (voir ci-dessous) apparaît comme nouveau motif ornemental un peu après 1600. Importée de Nuremberg, cette ondulation régulière sur deux plans (vertical et horizontal) tout au long d’une moulure peut se nommer aussi bretture. Représentative du style louis XIII, elle est très utilisée en Bourgogne, à Lyon et dans la vallée du Rhône.
Moulure-à-guillochis

Moulure à guillochis sur cadre

 

Pour info, l’os de mouton date de Louis XIV et non pas de Louis XIII.

 

 

 

Voici d’autres ornements typiques du style Louis XIII :

 

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Dessus à cabaret

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Cartouche

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tête de bélier-ornement

Tête de bélier Louis XIII

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Pointe de diamant

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Attention : le style Louis XIII sera en usage jusqu’à la fin du XVII dans les agglomérations de moyennes importances.

Les techniques employées

 

1. Invention des fiches (charnières tournées)

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Fiche à larder

2. Invention du placage et de la marqueterie élément par élément (avec l’ébène sur les cabinets d’où le nom « ébénisterie »). Le placage est très épais au XVIIe siècle près de 8mm.

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Technique des dans tapisserie de sièges

3. La tapisserie des sièges se développe et se pratique avec des sangles et du crin. Le ressort n’apparaît qu’au XIXe siècle sous Louis Philippe.

siege avec sangle, crin et ressort

Les bois utilisés sont : le noyer, le chêne, le Gaïac et l’ébène en bois exotique (c’est le début des bois exotiques).

 

Les meubles

 

Les meubles massifs (meubles du bourgeois) : sont fabriqués en chêne ou en noyer à mouluration arrondie, se servant des colonnes torses comme support. Les panneaux sont ornés de pointes de diamants vers la fin du règne de Louis XIII. Une corniche couronne le meuble, elle est composée d’une moulure très saillante et se trouve en symétrie avec le socle.

Les meubles plaqués (meubles de l’aristocratie) : plus raffinés, emploient le bois noirci et le placage d’ébène (au moins 4 mm d’épaisseur pour les placages. Les sculptures et moulures sont prises dans du 8 mm). L’ébène est souvent remplacé par du poirier noirci car plus facile à sculpter et polir. Les piètements sont souvent en sapin noirci. C’est la naissance de l’ébénisterie.

Le cabinet

Le meuble le plus typique de ce début du XVIIe. Ce n’est pas un meuble nouveau mais il va cependant prendre une importance capitale. L’identification des cabinets se fait par leur style car ils ont pu être fabriqués en France mais sont d’inspiration étrangère.

Les cabinets espagnols ou portugais s’appellent des varguenos (de Vargas).

 

Cabinet plaqué en ébène
en bas relief. Le corps repose sur
un piètement supporté par 4 colonnes
à chapiteaux

 

 

L’armoire

Le coffre est de plus en plus remplacé par l’armoire. En général, elle ne possède plus de fronton mais une corniche. Elle se compose au début de  4 portes pour les plus grandes.

 

Armoire avec décor de croix de Malte

Les armoires régionales peuvent être distinguées par quelques particularités :

Bretagne ; les panneaux sont souvent décorés de moulures circulaires. Certaines parties du meuble sont ajourées et garnies de balustres

Bourgogne : sont toujours les meubles régionaux les plus chargés en moulures et sculptures comme pendant la renaissance.

Gascogne : tiroirs placés sous les portes directement au dessus du socle. Pointes de diamant et autres croix de Malte sont très prisées dans cette région jusqu’au XVIIIe siècle.

 

Le buffet

Il a d’abord l’aspect de l’armoire à 2 corps. Vers la fin du siècle, le corps du haut disparaît et l’on pense à le remplacer par un vaisselier à 2 ou 3 tablettes.

Buffet Louis XIII

 

Table

  • Carrure massive et large entretoise en H
  • Pieds tournés en chapelet ou en balustre ou torse. Le plateau est simple ou à tirette à l’italienne. Taille de 80 à 85 cm (plus hautes que les tables actuelles : 73 cm). Les tables pliantes de changeurs préfigurent les consoles.
  • Des tapisseries sont déposées souvent sur les tables

 

Table en gaïac

 

 

Les sièges

  • Hauteur ramenée à 45 cm
  • Garniture fixe sur le dossier
  • Dossier plus bas que le style  précédant souvent carré et court
  • Le dossier est tapissé d’étoffe de cuir gaufré de Cordoue ou en tapisserie
  • Montants trapus et traverse haute présente
  • Pieds tournés en chapelet ou en spirale
  • Entretoise en H
  • On observe un évidement entre le dossier et la partie ou l’on s’assied.

 

chaise louis xiii

Chaise louis XIII

 

 

On distingue :

La chaise à bras : les bras sont horizontaux et rejoignent les pieds de devant formant console

La chaise à vertugadin : sans bras

Le fauteuil

Le fauteuil de malade : avec un mécanisme

Le fauteuil à oreilles

 

Les sculpteurs et ébénistes

 

En 1608 : Laurent Staber originaire des Pays Bas. Titre de menuisier en ébène, faiseur de cabinet du roi.

Sous Louis XIII : Pierre Boulle un suisse. Son brevet porte le titre de tourneur et menuisier en meuble.

Plus tard en 1627 : Van Ospal, Ostermayer et Equeman des Pays Bas sont menuisiers de la maison du roi.

Sous la régence en 1644 : Jean Macé entre au Louvre, il apparaît comme un marqueteur. Il sera remplacé par André-Charles Boulle (le fameux) en 1672.

Quelques autres noms : Jean Desjardin et Nicolas Lavenne.

Le sculpteur- ciseleur : Philippe Caffieri.